SORTIE ATYPIQUE A VANNES

 

TEMPS LIBRE ET CULTURE Balades et Culture 56250 SULNIAC

SORTIE ATYPIQUE A VANNES Télécharger    Le mercredi 7 mai 2025

Photos : internet – Texte : Josiane

   

Ce mercredi 7 mai 2025, à 11h00, sous un grand soleil, nous sommes une dizaine de Sulniacois   devant l’arrêt de bus. Certains n’ont jamais pris le bus du réseau Kicéo ou ne se connaissent pas ! Josiane fait les présentations. Immédiatement la conversation s’anime à propos du mode de paiement, ce qui amuse beaucoup les quelques collégiens présents. Le bus arrive, les jeunes nous laissent poliment passer…. Le lecteur ne fonctionne pas pour une carte achetée le matin, deux mamies ont des tickets périmés …. Gros fous-rires … Le chauffeur est particulièrement sympathique.

Direction Penrho, Roscoet puis Treffléan Centre, Laverdon, Turluman, Salarun, Talhouët, Le Saindo, ESAT du Prat, Kersec, Troadec, Gare routière de Vannes, gare SNCF.

La campagne que nous traversons est très belle en ce début mai et les premiers contreforts des Landes de Lanvaux, nous dévoilent toute leur diversité.

Nous voici arrivés place de la Libération. Nous rejoignons le centre-ville et le marché en plein air. Sous le soleil éclatant, une multitude de vêtements nous dévoilent une riche palette de couleurs : du ton vert mousse au rose poudré, avec des touches d’orange, de vert, etc. 

Les fruits et légumes ne sont pas en reste ! Difficile de résister à la tentation mais nous poursuivons notre route vers le port et la brasserie l’Océan que nous avons tous plébiscitée. Ils servent une grande variété de plats et travaillent autant que possible avec des produits frais provenant de producteurs locaux. Les commandes sont rapidement enregistrées par un dynamique serveur. Le cidre ne vaut pas le cidre de Sulniac mais il a le mérite de nous rafraîchir ! Les différents plats sont appréciés.

Départ Place Gambetta.  Il est 14h40, nous sommes tous assis sur la banquette bleue, moyennement confortable, du petit train touristique qui est électrique, nous ne sommes pas enfumés par les gaz d’échappement.  Tous les passagers parlant français, une voix féminine nous accueille sans que nous utilisions les audio-guides.  

C’est parti pour quarante minutes de découvertes ! Le bâtiment en pierre Place Gambetta, juste à côté de la brasserie l’Océan, qui est occupé par des professionnels de santé de nos jours, (Cabinet de radiologie du Port de Vannes situé au numéro 12) est une découverte pour certains ! Il a été un relais de poste (entre autres) par le passé.  La gallo-romaine Darioritum devient Vannes, avec l’arrivée des Celtes.  En breton Gwened signifie, la « blanche »

Ces façades blanches des immeubles, qui se développent en arc de cercle de part et d’autre de la porte Saint-Vincent, contribuent à la mise en valeur du site. Aujourd’hui les bateaux des plaisanciers ont remplacé les caboteurs et l’esplanade du port, largement piétonnière, en fait un espace extrêmement convivial. C’est l’un des lieux les plus animés et agréables de la ville.

Nous prenons la rue Carnot et remontons la rue Thiers. De part et d’autre nous admirons des bâtiments des XVème et XVIème siècles.  A gauche, le Palais de Justice, œuvre de l’architecte Eugène Hawke datant du XIXème siècle se situe sur l’un des espaces publics les plus fréquentés de Vannes, la place de la République. Construit lors d’une période faste pour le renouveau architectural de la ville, cet hôtel a connu une destinée mouvementée mais conserve toujours aujourd’hui une aura architecturale et culturelle qui en fait un édifice majeur de Vannes.

Toujours à gauche, un bel hôtel particulier classé Monument Historique en 1993, conserve le nom de la famille de Limur qui en fut propriétaire de 1820 à 1947. Il est maintenant le siège du Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP), nommé en mai 2022.  

Palais de Justice,

Hôtel de Limur

 

Nous montons encore et poursuivons jusqu’à la place Maurice Marchais et laissons l’hôtel de ville à gauche. Le conducteur faufile son train avec facilité, nous semble-t-il. Certaines rues nous paraissent trop étroites, des parasols trop près ou une voiture trop volumineuse.  Nous descendons vers la place Henri IV bordée de belles maisons à pans de bois récemment rénovées pour la plupart... A partir du XVIIème siècle ce type de construction a été abandonné pour des maisons en pierre. 

La Place Henri IV est un site emblématique. Elle est située au cœur de la vieille ville, à la jonction de plusieurs rues historiques et est bordée de magnifiques maisons à colombages datant du XVème et XVIème siècle.   La place est un exemple parfait de l’architecture médiévale de la région, avec ses bâtiments en bois aux toits inclinés et ses murs en pierre patinés par le temps. Les maisons colorées qui bordent la place sont de véritables joyaux, avec leurs fenêtres en ogive et leurs portes en bois sculpté.

Le train ralentit Place saint Pierre : A notre droite, La Cohue : Le musée des beaux-arts de Vannes est installé dans une ancienne halle médiévale. Il propose un parcours permanent diversifié : du Christ sur la Croix de Delacroix, à l'œuvre de l'artiste Geneviève Asse née le 24 janvier 1923 à Vannes et morte le 11 août 2021 à Paris. C’était une artiste peintre et graveuse connue pour le « bleu Asse », une utilisation particulière du bleu dans ses monochromes. 

Devant la cathédrale saint Pierre à gauche, nous admirons le porche au style néogothique, ainsi que la statue de Saint Vincent Ferrier (très longiligne), le patron de la ville de Vannes dont les reliques et la tombe se trouvent dans la cathédrale. La cathédrale saint Pierre peut s’auréoler du titre de basilique puisqu’elle abrite les reliques de Saint Vincent Ferrier depuis 1419 et est un lieu de pèlerinage sur le chemin de Tro Breiz qui au Moyen Âge célébrait les Sept Saints Fondateurs de la Bretagne. 

La cathédrale saint Pierre est en cours de restauration. Début 2025, la dernière phase de travaux a commencé pour rendre sa « clarté d'origine » à l'édifice religieux, témoin de huit siècles d'histoire.

L’entrée de la Cohue

Au fur et à mesure que l’heure passe il y a de plus en plus de monde dans les rues. Nous ne savons plus si nous devons regarder les passants qui arborent leurs premières tenues estivales, les terrasses, les vitrines des magasins…  ou les ouvriers qui s’affairent sur les différents chantiers de restauration. Le petit train avance parfois à grand peine.

Nous descendons encore et arrivons place Valencia qui est une petite place d’environ cinq-cents mètres carrés.  Elle porte le nom de Valencia, la ville natale (en Espagne) de saint Vincent Ferrier. Cette place est célèbre pour la superbe Maison de Vannes et sa femme. « Vannes et sa femme » est une enseigne en pierre polychrome représentant les bustes d'un couple et datant probablement du XVIème siècle. Intégrée à la façade d'une belle maison à colombages, elle constitue un emblème célèbre de la ville. La sculpture est constituée de deux bustes côte à côte : une femme à gauche et un homme à droite. Leurs visages sont joviaux et très expressifs. Leurs mains, amputées, pourraient avoir porté un objet.

Nous poursuivons vers l’hôtel saint Georges est un bâtiment d'une architecture sobre sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée est en granite et les étages en pierre blanche.

La place Valencia est riche d'une jolie fontaine, de commerces et de très beaux bâtiments plusieurs fois centenaires. Un des joyaux de cette place est sûrement une belle maison à colombages et au rez-de-chaussée en pierres. Selon la tradition, elle aurait été habitée par saint Vincent Ferrier en 1418-1419. D’ailleurs, une statue de saint Vincent Ferrier se trouve au premier étage à droite. Entourée de bâtisses anciennes, cette place offre un charme indéniable. Sa façade est inscrite aux Monuments historiques depuis 1929.

Nous quittons la place Valencia et l’animation qui y règne et nous rejoignons la rue des Vierges, en empruntant un dédale de ruelles ou le train a du mal à s’insinuer. Nous passons même sous un échafaudage. Malgré toutes ces rénovations, la plupart des magasins sont restés ouverts et les badauds sont nombreux.

En parcourant la rue des Vierges située à l’intérieur des remparts de la ville, entre la porte Prison et la Tour Poudrière, il faut prendre le temps d’observer les façades des maisons pour y déceler des indices de son passé avec attention. Plusieurs niches, intégrées dans l’architecture, abritent des statues qui rappellent l’histoire religieuse de cette voie. Plusieurs d’entre nous souhaitent revenir en septembre pour une balade à pied !

A noter que le petit train ne passe pas à proximité de la porte Saint-Jean au nord de la ville. Cette porte mériterait néanmoins que l'on s'attarde à la découvrir, notamment par son côté non ostentatoire comparée aux autres portes qui jalonnent les remparts.

Le petit train utilise maintenant un long itinéraire vers le nord-est pour se rendre dans le quartier de Saint-Patern, dont nous faisons le tour. C’est le quartier le plus ancien de la ville (et cela se voit), situé à l’emplacement de la ville fondée par les Romains au Ier siècle avant Jésus-Christ. 

 

L’église Saint-Patern fut d'abord érigée au Vème siècle avant d'être détruite lors des invasions normandes du Xème siècle. L'édifice est alors reconstruit et devient une étape de pèlerinage.  Dominant le quartier, elle porte le nom du premier évêque de Vannes, Reconstruite au XVIIIème, de nombreux retables la décorent.   Entre 2007 et 2008, l'église Saint-Patern a connu une restauration majeure qui a su mettre en valeur son architecture baroque.

Dans ce quartier, les rues ont des noms évocateurs des anciennes activités qui s’y pratiquaient : Rue du Four, Rue de la Tannerie, Rue des Fontaines… De nombreuses maisons à pans de bois évoquent encore le passé médiéval.  Au XIXème siècle ce quartier populaire devient un lieu où viennent boire et s’amuser les militaires en garnison à Vannes. De nombreux bars en font un quartier très animé le soir.

Nous demeurons dans l’époque médiévale en passant au-delà des Remparts pour découvrir les fortifications. L'origine de ces fortifications remonte à la période romaine, lorsque Vannes, était un avant-poste stratégique de l'Empire. À cette époque, une première enceinte fut érigée pour protéger la ville des invasions et des pillages des ennemis anglais et de leurs alliés. De la porte Prison, on accède à la promenade de la Garenne qui longe les remparts du XIIIème siècle à notre droite.  

Le petit train s’élance vers la fin de notre itinéraire. Nous retrouvons de l’espace et un sentiment de liberté. Nous découvrons, en même temps que les remparts, les jardins magnifiquement entretenus. Même de loin, nous sentons le goût et le travail des jardiniers, amateurs de jolies fleurs ! Le jardin s'étend sur une superficie d'environ 15 000 mètres carrés.

 JARDINS DES REMPARTS

Ces jardins dits « à la française » ont été aménagés dans les années cinquante. Selon la saison, leur floraison varie. Nous sommes au pied du bastion de la Garenne, construit au début du XVIIème siècle, c’est le dernier élément défensif ajouté à l’enceinte médiévale. Sa terrasse permettait de recevoir de volumineux canons.

REMPARTS

Ces majestueuses fortifications, témoins silencieux des époques révolues, ont joué un rôle crucial dans la défense et la symbolique de la ville. De leur origine romaine à leur rôle stratégique, en passant par les phases successives de constructions, cette balade nous invite à une immersion profonde dans le passé de Vannes.

PORTE PRISON 

Amputée d’une de ses tours à la fin du XIXème siècle, la porte Prison est la plus imposante porte médiévale de l’enceinte. Erigée entre le XIIIème et le XVème siècle, elle comporte deux passages et est surmontée d’un important corps de garde. On l’appelait la Porte Saint Patern avant qu’elle ne devienne un lieu d’enfermement à la fin du XVIIIème siècle, d’où son nom actuel.

 

TOUR DU CONNÉTABLE

La tour du connétable est la plus haute tour de l’enceinte, ajoutée au XVème siècle, elle est à la fois une tour de défense et aussi une tour résidentielle comme en témoigne les grandes fenêtres à meneaux. Son nom lui vient du Connétable Arthur de Richemont. Les murs présentent tout le long de la courtine un aménagement de défense appelé mâchicoulis. Ils permettaient en cas de besoin de projeter sur l’ennemi, pierres, eau bouillante et flèches.

 TOUR JOLIETTE - MUR GALLO-ROMAIN

Après la tour Joliette construite au XVème siècle, on peut voir une partie de mur où alternent brique et moellons de granit. C’est un vestige restauré du premier mur d’enceinte construit à la fin du IIIème siècle. Déjà à cette époque les menaces d’invasions contraignaient les villes gallo-romaines à se protéger. C’est la partie la plus ancienne de la fortification.

 TOUR POUDRIERE  

Tout comme la tour Joliette, la tour Poudrière a été réaménagée dans la seconde moitié du XVème siècle sur les bases d'une ancienne tour du XIIIème siècle. Cette tour dotée de casemates d'artillerie (deux canonnières desservies par un escalier droit et un retour) servait à la fin du Moyen Âge de réserve de poudre, ce qui lui vaut son nom de Poudrière.

 LAVOIRS

Ces lavoirs ont été construits entre 1817 et 1821. De nombreuses souches de cheminées indiquent la présence des buanderies. La galerie couverte qui suit la courbe de la rivière permettait aux laveuses ou lavandières de rincer leur linge, à l’abri, dans la Marle. Une écluse, visible en contrebas, maintenait un bon niveau d’eau dans la rivière.

 

 POTERNE

Pour faciliter l’accès des charrois de marchandises en provenance de Rennes et de Nantes dans l’intra-muros et éviter les grands embarras de la porte Prison, il fut décidé d’ouvrir deux portes dans l’enceinte, la porte Saint-Jean au nord et la porte Poterne à l’est. Cette dernière est percée dans la courtine reliant le château de l’Hermine au bastion de la Garenne édifié à proximité entre 1626 et 1628.

  

 CHATEAU DE L’HERMINE

Ce château de l’Hermine. fait tellement corps avec les remparts que l’on pourrait penser, à tort, qu’il est un élément constituant des fortifications de la Ville de Vannes. En réalité, ce bel édifice surplombant un jardin à la française devant lequel s’écoule la Marle, est un hôtel particulier de la fin du XVIIIème siècle qui a été construit à l’emplacement de l’ancien château de l’Hermine.

 PORTE CALMONT

Edifiée à la fin du XIVème siècle lors de l’extension de l’enceinte vers le sud, la porte Calmont présente toutes les caractéristiques d’une porte médiévale. Défendue par une tour, elle comporte deux passages, la porte charretière et celle pour les piétons. On fermait les portes grâce à des ponts- levis à flèches dont on peut voir encore les traces dans les murs.

PORTE SAINT-VINCENT  

Percée dans le rempart au début du XVIIème siècle et reconstruite au XVIIIème siècle, la porte saint-Vincent est encadrée depuis 1840 par des immeubles formant un hémicycle qui délimite la place Gambetta. Porte de prestige à trois niveaux d’élévation, en granit, elle porte le nom du saint patron de la ville, représenté dans la niche supérieure. Sous la statue, les armoiries de la ville de Vannes, représentent l’hermine, symbole de la Bretagne, couronnée de trois tours symbolisant la ville fortifiée et encadrée de deux lévriers.

Nous voici de retour place Gambetta qui est de plus en plus animée. Notre circuit en petit train s’achève. Après échange d’idées, nous décidons que nous avons quartier libre de 15h00 à 17h00 pour faire des courses (ah, l’attrait des belles boutiques), aller voir des amis, visiter un autre bâtiment… A noter que place de la Libération, celles et ceux qui étaient en avance pour le retour, n’ont trouvé aucun établissement pour se désaltérer…

Heureusement Marik et Alain, trouvent un bus qui part pour la Vraie-Croix. Il est 17h00, il y a plus de jeunes que ce matin et Florine et Alain vont beaucoup les amuser en parlant de… l’Ile de la Réunion.

 

RETOUR A SULNIAC A 17H40